Le retour en train de H. Fillering et D. L. Bergmann de Londres à Inverness

David L. Bergmann

Le corps est le tombeau de l'âme

"M-Mon coeur pardon, p-pardon je ne voulais pas te faire de peine... Je..." il se mît quelques coups sur la tête, se punissant. "J-Je t'aime e-et j-je suis certain q-que d'une façon ou d-d'une autre n-nous n-nous serions rencontrés!... J-J'en suis certain... M-Mon amour..." Il se mordît faiblement les lèvres, se blottissant toujours plus contre elle, sentant ses yeux se mouiller pour la seconde fois. Il décida de ne pas se laisser aller à pleurer encore, et prît une forte inspiration. "Mon cœur, tu crois aux étoiles, et les étoiles finissent toutes par toujours rencontrer leur lumière, toi et moi nous... Eh bien il faut se dire que nous sommes comme des étoiles, et que dans tous les cas nous aurions fini par rencontrer nos lumières." dît-il, s'étant faiblement redressé pour caresser la joue de la jeune femme, plongeant amoureusement son regard dans le sien, plongeant ensuite physiquement, ses lèvres sur les siennes, les entrouvrant pour la rassurer.

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David L. Bergmann

Le corps est le tombeau de l'âme

Il sourît tout amoureusement, et répondît avec la plus grande des bienveillances à son étreinte, fou d'amour pour elle, fou tout simplement, ne lui étant jamais été donné d'aimer de cette façon, aussi fortement, aussi follement. Le sens moral lui aurait interdit même de faire des avances à son étudiante, mais ce qu'ils ressentaient tous les deux l'un pour l'autre avait eu raison des conventions sociales. C'était ainsi très vite qu'ils s'étaient aimés, et aussi vite qu'ils avaient eu besoin de découvrir l'étendue de leur besoin affectif ensemble.
Tout blotti, contre sa propre volonté, peut-être était-ce un des effets secondaires des longs voyages, David commença à s'endormir, et très vite, il ne vît plus le temps passer, ayant conscience des choses, conscience de Helena, conscience du fait qu'ils étaient l'un contre l'autre, du fait qu'un bébé pleurait au fond du wagon, mais il rêvait tout en même temps, fou d'amour, et flegme et de sommeil. Alors, il n'entendît plus les heures passer, mais bientôt, ils entreraient en garde d'Inverness, et lui restait assoupi, le ventre gargouillant déjà encore.

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David L. Bergmann

Le corps est le tombeau de l'âme

David entendît la douce voix parfois maternelle de sa petite-amie venir réveiller ses sens. Alors, tout doucement, il émergea de son sommeil léger, ayant passé leurs trois heures, du moins presque, à rêvasser de la façon dont il avait perçu la vie ces derniers temps : en couleurs, activement. Depuis deux mois il était bien en vie, il avait plusieurs fois senti le sang pulser plus fort qu'avant dans ses veines. Aussi longtemps que leur idylle durerait, il continuerait de faire de son mieux pour maintenir la flamme vive dans le cœur de la jeune femme qui était sa compagne. "Mhm.." comme un enfant, il se cacha le visage dans la poitrine de sa petite-amie, prenant une forte inspiration. "Mhm... Déjà..." grognonna-t-il, cherchant à se blottir comme il se blottirait dans les bras de sa maman. Sa maman. "Mhm, d'accord mon trésor..." murmura l'écossais d'adoption, se redressant déjà quelque peu sur ses coudes s'enfonçant dans la mousse du siège, avant de glisser dans son assise, se frottant les yeux. "Ils ont dit que nous entrerions bientôt en gare?..." demanda-t-il, passant gentiment sa main dans celle de sa chère et tendre.

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Le corps est le tombeau de l'âme

Il inspira, s'étira en levant les bras en l'air, étirant ses côtes, étirant tous les muscles de son tronc, inspirant une nouvelle fois, fortement. "Mhm oui mon amour, je suis prêt" répondît-il, la tendresse dans la voix alors qu'il s'affaira ensuite à ranger leurs objets, plier la petite couverture, enfiler déjà son pull, son écharpe ronde, son bonnet, ses gants, son manteau. "C'est bon, attends, je vais nous attraper les valises chaton." dît-il d'une voix se réveillant toujours, alors que David se leva, s'étirant encore pour attraper son sac de voyage, ainsi que la grosse valise de la jeune femme, les déposant dans l'allée où déjà beaucoup des autres passagers étaient débout. Il jeta un petit regard inquiet à sa compagne, n'aimant pas le moins du monde être serré de trop près, et savait parfaitement que Helena ne le supportait pas non-plus. "Tu vas me tenir le bras si tu veux mon amour..." Annonça-t-il en l'attendant.

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Le corps est le tombeau de l'âme

Il rît quelque peu, afin de se rassurer tous les deux, et emmena alors sa compagne dehors, redécouvrant la toute petite gare de Inverness. Mhm, alors il neigeait, ils allaient faire du vélo dans la neige, heureusement que ce ne serait que pour sept minutes... "Alors allons-y!" s'écria le jeune homme en attirant sa compagne vers le petit local de location, où il serra la main de l'homme à la caisse, chercha rapidement une petite carte dans ses poches, la lui tendît, et repartît avec deux vélos dont l'un était muni d'une petite remorque pour les valises.

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David L. Bergmann

Le corps est le tombeau de l'âme

David vînt se planter devant elle une fois avoir fini d'installer et de sangler les valises dans la petite remorque, et déposa d'abord une bise sur le nez de sa compagne, puis une sur son menton, et finalement une sur ses lèvres, souriant de toutes ses dents. "Attache ton casque mademoiselle Fillering!"

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David L. Bergmann

Le corps est le tombeau de l'âme

Il rît faiblement dans sa gorge, et lui glissa une douce caresse dans le dos, avant d'attacher son propre casque, ajuster son long manteau, et s'asseoir sur sa selle. "En route alors." dît-il, commençant à pédaler sur quelques mètres pour passer la petite remorque en première. "Tu me suis bien mon chaton, d'accord?"

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Le corps est le tombeau de l'âme

"On y est bientôt mon coeur, c'est la dernière maison tout là-bas!" indiqua-t-il alors qu'ils longeaient une rive de la mer du Nord, menant à une bâtisse immense, car même de loin, elle semblait grande comparée aux autres pavillons qu'ils longeaient à vélos, s'en approchant.

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David L. Bergmann

Le corps est le tombeau de l'âme

David la regarda accélérer, souriant de toutes ses dents. Il prît cela comme un jeu qu'elle venait d'engager, et décida de la suivre en pédalant de plus en plus forte, avant de finir par la dépasser, y allant avec toute son énergie pour la devancer, mais pas trop non-plus, afin de ne pas lui faire perdre envie d'essayer de le battre dans cette course. Il fît même le tour du petit rond-point au bout de la jetée, et rît quelque peu en pilant au bord du trottoir pour l'entrée de son manoir.
"Et voilà ma princesse!" s'écria le blondinet, descendant bien heureux avant de poser la béquille. "Nous sommes arrivés..." il laissa rapidement son vélo pour venir arrêter celui de sa compagne, l'attrapant par le guidon. L'écossais l'embrassa sur le nez, puis sur les lèvres, souriant de toutes ses dents. "...dans ton palais!" Annonça-t-il, avant d'écarter les bras et tournoyer une fois sur lui-même devant sa modeste demeure. Puis, l'enseignant tilta, et tourna rapidement la tête vers le pavillon de sa voisine, une vieille dame des plus aimables, le genre de femme typiquement du coin. Il laissa leurs affaires en plan et alla vite sonner à sa porte, l'ayant déjà remarquée à sa fenêtre, les observant depuis qu'ils s'étaient engagés dans l'allée.
Mrs. Fergusson dandina sa graisse jusqu'à son entrée, David fît un petit signe de la main à sa compagne de venir, souriant tendrement vers elle. Le porche s'ouvrît alors, une dame aux joues rouges portant un gros chat duquel les poils étaient probablement aussi longs que la barbe de son propriétaire (de la même couleur également) apparût alors devant le nouveau couple.
Après un échange courtois, mais amical, de grosses bises baveuses et sonores sur les joues de chacune des deux jeunes personnes, le blondinet reprît son chat, resté en pension pendant deux longs mois à être engraissé chez une vieille dame de qui les petits-enfants avaient pour habitude de serrer peut-être un peu trop fort la... dizaine... quinzaine d'autre félins qu'elle pouvait abriter. Tous trois convinrent alors que Amy, car c'était son prénom, passerait un peu plus tard dans la soirée pour leur apporter les courses que son mari ferait pour eux, ainsi qu'un panier de petites madeleines fourrées au chocolat, mais ça c'était un petit extra, auquel David ne trouva absolument rien à redire, à la fois reconnaissant envers elle de s'être bien occupé de sa petite boule de poils, et de leur permettre de ne pas avoir à sortir ce soir pour se faire à manger.

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David L. Bergmann

Le corps est le tombeau de l'âme

"Oui mon cœur, nous rentrons enfin!" répondît-il avec entrain, gardant bien gentiment son gros minou dans ses bras, lui caressant les oreilles, alors que l'animal ronronnait bruyamment, heureux d'avoir retrouvé son petit papa d'amour. Il tendît la main, passa son sac de voyage à son épaule, et chercha ses clefs dans le sac à main de Helena, lui souriant en guise de remerciements. "Il faut que nous défaisions tous les draps sur les meubles, que j'avais mis pour la poussière, on pourrait s'en occuper ce soir après la douche, ou demain matin, après la douche?" proposa-t-il, ouvrant, se mettant de côté sous l'immense porche en bois noirci, verni et sculpté, souriant toujours tout tendrement. "A toi l'honneur, chaton."

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David L. Bergmann

Le corps est le tombeau de l'âme

"C'est à ta guise mon cœur, on fait comme ça t'arrange toi, tu te sens plutôt fatiguée, ou tu penses que ça nous ferait un peu de bien de nous activer? Je ne parle pas de passer l'aspirateur ou..." il se mordît la lèvre supérieure, comprenant bien qu'il s'emballait déjà un peu. "Enfin, c'est comme tu veux mon amour, tiens attends, donne moi ta valise, je vais la porter dans les escaliers, elle est très lourde et ils sont plutôt difficiles." dît-il d'une voix toute tendre, ayant refermé la haute porte en bois vert foncé, dont la brillance intérieure était quelque peu altérée par la poussière, il s'occuperait bien du ménage dans la nuit s'il ne trouvait pas le sommeil. Toujours aussi tendrement, l'écossais de cœur vînt passer ses mains sur les hanches de sa petite-amie, déposant un bisou sur le haut de sa tête. "Je vais te faire visiter..." murmura David en laissant l'un de ses deux dextres glisser dans celui de sa jeune amie, déposant une nouvelle bise plus dans sa nuque, faisant attention à ne pas faire tomber son chapeau, qu'elle avait déjà remis une fois le casque retiré, sensiblement.
Alors, une fois leurs doigts entremêlés, caressant tendrement les siens du bout de son pouce, le blondinet entraîna sa compagne un peu plus à l'intérieur du grand hall, étrangement moderne comparé à ce que l'extérieur pourrait promettre. Ce manoir, c'était un peu le bébé de David, il l'avait gagné au poker, du moins, il préférait dire que c'était au poker, plutôt qu'à la roulette russe, puis lorsqu'il s'était rendu compte de l'état de quasi-ruine de l'endroit, ne travaillant pas, n'ayant personne dans sa vie, comme pour faire la transition de tout ce qu'il avait pu être précédemment, eh bien il avait vendu aux enchères son maigre patrimoine, à peine dix mille livres lorsque l'on faisait la conversion, et s'était lancé dans cette grande entreprise de de rénover, reconstruire parfois, "retaper", comme on disait, ce trou au bout d'une jetée, tombé amoureux dès son arrivée de la vue sur les monts et l'infinité de la mer grise et quelques fois colérique.
Il se planta donc avec elle au centre de la pièce, laquelle baignait dans la lumière ternie par les nuages lourds de neige, une immense baie vitrée permettant l'accès à un jardin... plus ou moins entretenu. Mais un joli jardin quand même ! La pièce était divisée en quatre sorties, l'une derrière eux, par la large porte massive en bois vert, la sortie, l'autre face à eux, entre les deux pans des escaliers en marbre, oui, les escaliers en marbre, quitte à gagner quelque chose contre sa vie, autant gagner quelque chose avec du marbre pour les escaliers, une autre sur le mur de gauche, donnant sur une salle à mangée détournée en une sorte de salon, où David avait lui-même fabriqué ses bibliothèques, remplies à craquer au bout de seuls cinq ans à avoir emménagé chez lui, et enfin une entrée sur le mur de droite, donnant sur une nouvelle salle à manger, non-détournée cette fois, ne conservant du temps de la construction de bâtisse que les moulures repeintes en blanc des colonnes, des murs, où au fond de laquelle était une petite buanderie, elle-même au fond d'une cuisine.
Le rez-de-chaussée visité, David prît de sa main libre la valise de sa compagne, leurs doigts toujours entortillés, son sac de voyage sur le dos. "Tu verras, ça a l'air très grand mais en fait c'est simple, j'ai pensé la distribution des chambres de façon à ce que ce soit logique." dît-il dans un sourire, avant de le perdre peu à peu, pensif. "Mais personne n'est jamais venu le constater avant toi..." Puis le jeune homme se ressaisît, se rendant compte qu'il était un peu grossier d'être triste comme ça devant sa compagne. "Mais c'est une bonne chose, au moins tu es la toute première à inaugurer ! Et puis..." il rougît tout faiblement, entrant maintenant dans la toute dernière chambre du très long couloir desservant la totalité du volume de l'étage, seul un petit escalier en colimaçon montant finalement au grenier, mais le grenier était un peu sale, peu lumineux hormis les fenêtres des mansardes, et puis... quelques rats y traînaient peut-être. "..et puis ce serait bien que tu sois aussi la seule à partager ma vie ici." Confia gentiment le germanique, déposant la lourde valise de sa compagne sur le drap recouvrant le lit, laissant finalement tomber son sac de voyage tout à côté, un peu dessus, tant pis.
Il porta la main de sa compagne à ses lèvres, et défît doucement l'union de leurs doigts, venant porter les siens à l'une des deux joues de la jeune femme, la caressant, avant de l'embrasser comme si cela faisait une éternité qu'il ne l'avait pas eu tout contre sa peau.  "Mon cœur, tu es ici chez toi, pas comme chez toi, chez toi, d'accord? M-Même si tu es un peu timide, c-c'est chez toi tout autant que chez moi, tu n'as à demander la permission pour quoi que ce soit, tu te sers, tu prends des bains ou des douches dans la salle de bain que tu veux, tu peux utiliser la machine à écrire dans le bureau en bas, les pinceaux et la peinture dans la petite remise au fond du jardin, la combinaison de plongée et la planche pour aller t'amuser sur la plage juste en face, tu fais tout ce que tu veux, c'est chez toi, et tout ce qui est ici, c'est à toi aussi" Intima l'écossais avec une très grande tendresse.

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David L. Bergmann

Le corps est le tombeau de l'âme

David se crispa d'abord, ayant l'impression que de tout ce qu'elle lui disait, il fallait qu'il comprenne qu'elle avait peur et qu'elle se sentirait mieux s'ils se séparaient. Il prît une longue inspiration, hochant faiblement la tête, sentant les larmes lui monter aux yeux, sa gorge se serrer en un instant. "Chérie..." il baissa le regard, passant une de ses mains sur son visage, essuyant ses joues déjà toutes mouillées. "M-Moi je t'aime aussi p-parce que tu es c-comme moi et q-que tu ne me jugeras p-pas..." balbutia-t-il, hoquetant un peu. "Je t'aime à la folie e-et j-je veux que t-tu sois la dernière d-de mes partenaires... E-Enfin je veux t-tout faire avec toi..." il fut forcé de faire une pause, et enroula ses bras autour des épaules de sa compagne, se blottissant fortement tout contre elle, son propre cœur battant à tout rompre. "J-Je suis peut-être un homme, u-un vrai, mais..." il hoqueta. "...mais avec toi je suis encore un adolescent et j-j'ai m-même plus trente a-ans mais d-dix-sept moi aussi e-et c-c'est pas grave n-notre différence d'âge dans la v-vraie vie p-parce que j-je me fiche de t-tout ça... T-Tu sais j-je n'ai connu que t-trois femmes en q-quinze ans et un n-nhomme alors je..." il nicha son visage dans la nuque de sa compagne, comme essuyant un peu ses larmes, mais s'enivrant de son odeur comme si c'était pour la dernière fois, ayant peur que ce soit terminé, alors qu'ils se promettaient la vie avant. "...je m'en fiche de c-ce qui nous est différent, c-c'est ce qui nous rassemble qui compte... N-Ne te sens pas différente de m-moi, v-vois à quel point nous sommes p-pareil plutôt..." David laissa un gros sanglot s'échapper, et colla son front à celui de la jeune femme. "Je suis à t-toi pour toujours, e-et je suis ta c-chose..." il renifla de façon peu élégante. "Je t'aime..."

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